Le Collège -Petit Séminaire
de Larressore-Belloc-Ustaritz
au cours du temps

Une longue histoire de séminaires, de ville en ville…

Au XVIIIe siècle, afin de dispenser un enseignement près de l’ancienne capitale du Labourd, un séminaire fut tout d’abord construit dans les années 1733 à Larressore, sous l’impulsion de l’abbé Daguerre, sur les flancs de la colline face à Halsou. Quatorze prêtres distribuaient l’enseignement dans cet édifice, dont quatre enseignaient dans les basses classes où les enfants du village étaient instruits gratuitement.
A l’intérieur de la maison il se passait beaucoup d’événements : des retraites de prêtres pendant les vacances des élèves, mais aussi des séances académiques ou des conférences auxquelles accouraient des auditeurs de Bayonne, de Saint-Jean-de-Luz ou d’ailleurs, venus à cheval ou en carrosse.
L’institution était connue de loin. Les Evêques demandaient souvent à M. Daguerre de leur désigner de ses anciens élèves pour leur confier des postes importants.

Mais bientôt éclata la Révolution de 1789 : en 1792, les soldats vinrent s’emparer du Séminaire et le piller après en avoir expulsé le corps professoral, qui dut s’exiler. La maison fut d’abord utilisée comme hôpital, puis comme écurie de la cavalerie, et enfin fut abandonnée par ses occupants…

Vers 1818, l’abbé Sabarots, curé d’Ustaritz, racheta au gouvernement la vieille bâtisse, qui fut rapidement réaménagée pour sa réouverture. Celle-ci eut lieu en 1820, date à partir de laquelle le Séminaire de Larressore fut la seule institution d’éducation des alentours, comportant une salle de théâtre, un laboratoire de physique et de chimie, un musée ornithologique, une bibliothèque ; L’immense bâtisse était devenue une institution sinon une des plus belles, du moins l’une des mieux aménagées du Midi de la France.
Les supérieurs de cette institution furent des Ecclésiastiques remarquables, dont les noms sont connus jusqu’à aujourd’hui : l’abbé Jean Claverie, l’abbé Jean Jauretche, l’abbé Cestac, Michel Garicoïts, pour ne nommer que les plus célèbres.

En 1906, le gouvernement l’époque décida de confisquer les biens d’Eglise et des congrégations religieuses.

De 1907 à 1926, le collège fut donc transféré à l’abbaye de Belloc.
En effet il se trouvait que, sur la colline de Belloc, à la limite d’Hasparren et d’Urt, l’abbaye des Bénédictins était inoccupée, les moines ayant été obligés de s’exiler en Espagne, 4 ans auparavant, sous l’effet des lois anti-congrégationnistes. On y fit transporter le peu de mobilier qu’on avait pu sauver de Larressore et on aménagea les locaux. Le 10 février 1907, les portes de Belloc s’ouvraient aux exilés de Larressore. Les « Rhétoriciens » (classe de 1ere) et les « Philo » (Terminales réfugiées à Mauléon) retrouvaient leurs camarades.
L’enseignement était diversifié : les cours secondaires, de la 6ème à la Philosophie, se subdivisaient en plusieurs sections : latin-grec… latin-langues… latin-sciences… sciences-langues, etc… Les langues étaient, outre le Français, l’Anglais, l’Allemand et surtout l’Espagnol. Le Basque ne fut introduit qu’en 1920 par Mgr Gieure.
Quant aux services, ils étaient assurés par des domestiques : boulangerie, boucherie, charcuterie, service de table, nettoyage, etc…
Le confort n’était pas celui de Larressore : beaucoup de courants d’air, jamais de chauffage. Les cours de récréation étaient réduites, mais les élèves avaient à leur disposition une partie des champs et des bois qui entouraient le « monastère » : d’où de grandes difficultés de surveillance…
Dans ce lieu loin de toute civilisation, sauf le dimanche, il n’était pas exigé de tenues « élégantes » : on passait l’hiver en sabots. Mais on y travaillait ferme et les sports y étaient très pratiqués. La prière et la messe y étaient quotidiennes.

En 1914 la guerre éclata et presque tous les professeurs furent mobilisés. Il y eut alors pendant cinq ans des changements continuels de professeurs et de surveillants souvent improvisés : on en compta 103 !
On attendait avec impatience le retour de l’abbé Garat mobilisé…
On pensait que la guerre finirait vite et qu’il prendrait la tête de la maison. La maison marcha tant bien que mal jusqu’au retour des professeurs démobilisés, et il en fut ainsi jusqu’en 1926.

A la fin de la guerre, la situation ayant beaucoup évolué, les Bénédictins de Belloc, en exil dans le Nord de l’Espagne, demandèrent à rentrer dans leur Abbaye.
Où continuer le séminaire ?

Malgré de nombreuses démarches, il était impossible de revenir à Larressore.
Après une vacance de quelques années, le Petit Séminaire de Larressore était devenu hôpital militaire au cours de la guerre 1914 – 1918. Des personnes du monde des lettres, du spectacle, ou membres d’associations charitables étaient venus y visiter les grands blessés convalescents : Madame Simone, Sarah Bernhardt, les comédiens du théâtre de la Porte Saint-Martin, Anna de Noailles accompagnée d’Edmond Rostand…

A la fin des hostilités, on assistait partout au retour des religieux expulsés de leurs couvents ou institutions d’enseignement ; sauf à Larressore, où l’infirmière chef qui s’était dévouée là pendant la guerre, Mme Barthou, avait obtenu de son mari, devenu Président du Conseil Général, la création sur place d’un sanatorium départemental ; Louis Barthou était donc revenu sur la promesse initialement faite de restituer Larressore à ses anciens propriétaires.

Mis en demeure par l’Abbé de Belloc d’avoir à vider les lieux en trois ans, Mgr. Gieure, l’évêque de Bayonne, annonça sa décision de construire un nouveau séminaire. Mais tout restait à faire : rechercher un terrain, les moyens d’en financer l’achat, choisir un architecte dont les plans et les techniques à mettre en oeuvre dépendaient évidemment de ces premières mesures, en vue de respecter des délais de réalisation impérieux.
Sur l’avis du curé d’Ustaritz, Mgr. Gieure finit par acheter l’emplacement que nous connaissons, à l’emplacement de notre actuel collège…

La pose de la première pierre eut lieu sur la pente de la colline le 21 avril 1924. Des esprits critiques pensaient qu’une maison plantée sur pareille côte devait nécessairement se retrouver dans la Nive tôt ou tard…

 L’architecte choisi pour relever tous le défi de la construction fut Joseph Hiriart, un ancien de Larressore au talent déjà apprécié, qui tint les délais grâce à l’emploi des techniques encore peu connues du béton armé : coffrages, poteaux et dalles, et utilisation de la pente pour étager et ouvrir sur l’horizon une succession de terrasses et de bâtiments en L. Cette architecture devait permettre à la lumière et à l’espace de pénétrer tout l’édifice.

 

Les terrains furent offerts par le Docteur Lissar, maire d’Hasparren, qui procura également la statue de Saint François Xavier, installée sur la terrasse supérieure en 1928 comme le centre de tout l’édifice.

 

Un financement international : une partie de l’argent fut collectée jusqu’aux Amériques par trois prêtres dévoués à la cause : les abbés Blazy et Elissalde, et le Père Donostia, capucin bien connu. Les résultats de cette mission bénéficièrent de surcroît d’un taux de change particulièrement favorable entre les deux guerres. Par ailleurs, une souscription fut ouverte à travers les paroisses, qui rapporta plus de deux millions de francs…

Ce fut un formidable chantier à l’entrée d’Ustaritz : des centaines d’ouvriers y travaillaient …

Les premiers élèves purent entrer dans le nouveau « Petit Séminaire » dès le mois d’octobre suivant. On avait paré au plus pressé : la chapelle et son clocher furent remis à plus tard. Ils furent construits en 1950.

La première rentrée à Ustaritz

En 1926, le Séminaire n’était pas encore terminé, mais la rentrée avait quand même eu lieu. Le mobilier très vétuste jurait avec les murs neufs, il n’y avait pas d’infirmerie, pas de chapelle, pas d’étables pour la ferme à exploiter…
Il fallut plusieurs années pour exploiter tout cela, vaille que vaille, et aménager les locaux.

 

Quant à M. Canton, toujours à la tête de l’Etablissement, il n’arrivait pas à unifier son corps professoral, si bien qu’en octobre 1928, Mgr Gieure le remplaça par le Chanoine Clément Matthieu, qui fut bientôt nommé Vicaire Général et Evêque de Dax.
C’est finalement le Chanoine Garat, déjà pressenti avant M. Canton, qui fut chargé de renouveler les cadres de la maison et lui assura un nouveau départ plein d’entrain (1930 à 1941). Ce fut une période faste.

 

Cette période pleine d’entrain fut assombrie par la guerre et l’occupation… en même temps que par le décès inattendu de M. Garat.

Le nouveau Supérieur désigné fut le Chanoine Greciet. Il dirigea la maison de 1941 à 1967. On lui doit la construction de la nouvelle Chapelle. Pour en assurer le financement, il n’hésita pas à se rentre en Amérique pour y chercher des fonds auprès de compatriotes fortunés.

 

1959  Un nouveau contrat avec l’Etat

Cependant le chanoine Greciet eut la tristesse de voir le Collège « décapité », c’est-à-dire obligé, à cause des nouvelles structures de contrats avec l’Etat, de n’avoir plus, comme d’autres Collèges dans le diocèse, son second cycle allant de la seconde aux terminales. Les classes de 1ere et de terminale furent dirigées sur le lycée Villa Pia à Bayonne.
C’est dans ces circonstances, avec un Collège réduit, que le Chanoine Goity se vit attribuer la responsabilité d’assurer, non seulement la marche normale de l’Ecole, mais un effort de recrutement d’élèves du 1er cycle pour combler les vides provoqués par le départ du 2nd cycle. Parallèlement à ce problème se posait, à cause du contrat avec l’Etat, celui du remplacement progressif des professeurs-prêtres par des enseignants laïcs : d’où l’apparition d’une communauté éducative d’un type nouveau.

 

 

Depuis 1973, l’Abbé Elissalde, originaire de Larressore, fut Directeur du Collège, avec une équipe éducative très vivante. Les structures étaient les mêmes (cours primaires et 1er cycle), mais il n’y avait plus de prêtre-professeur.
Par contre, on ouvrit un foyer pour les élèves qui pouvaient désormais suivre le 2nd cycle au lycée Saint-Joseph d’Ustaritz.

En 1984 M. Lopez fut le premier directeur Laïque de la structure. L’année 1989 marqua le départ des derniers petits séminaristes, l’établissement devenant mixte.

M. Christian Dupin a été notre chef d’établissement de 2001 à 2013. Grâce à lui, le collège a subi une très grande rénovation intérieure et extérieure.

Enfin, depuis 2013, M. Francis Errandonea est devenu le chef d’établissement du collège, suivi par Mme Pantxika Lopepe depuis la rentrée 2020.

 

Quant à M. Canton, toujours à la tête de l’Etablissement, il n’arrivait pas à unifier son corps professoral, si bien qu’en octobre 1928, Mgr Gieure le remplaça par le Chanoine Clément Matthieu, qui fut bientôt nommé Vicaire Général et Evêque de Dax.
C’est finalement le Chanoine Garat, déjà pressenti avant M. Canton, qui fut chargé de renouveler les cadres de la maison et lui assura un nouveau départ plein d’entrain (1930 à 1941). Ce fut une période faste.

 

Cette période pleine d’entrain fut assombrie par la guerre et l’occupation… en même temps que par le décès inattendu de M. Garat.

Le nouveau Supérieur désigné fut le Chanoine Greciet. Il dirigea la maison de 1941 à 1967. On lui doit la construction de la nouvelle Chapelle. Pour en assurer le financement, il n’hésita pas à se rentre en Amérique pour y chercher des fonds auprès de compatriotes fortunés.

 

1959  Un nouveau contrat avec l’Etat

Cependant le chanoine Greciet eut la tristesse de voir le Collège « décapité », c’est-à-dire obligé, à cause des nouvelles structures de contrats avec l’Etat, de n’avoir plus, comme d’autres Collèges dans le diocèse, son second cycle allant de la seconde aux terminales. Les classes de 1ere et de terminale furent dirigées sur le lycée Villa Pia à Bayonne.
C’est dans ces circonstances, avec un Collège réduit, que le Chanoine Goity se vit attribuer la responsabilité d’assurer, non seulement la marche normale de l’Ecole, mais un effort de recrutement d’élèves du 1er cycle pour combler les vides provoqués par le départ du 2nd cycle. Parallèlement à ce problème se posait, à cause du contrat avec l’Etat, celui du remplacement progressif des professeurs-prêtres par des enseignants laïcs : d’où l’apparition d’une communauté éducative d’un type nouveau.

 

 

Depuis 1973, l’Abbé Elissalde, originaire de Larressore, fut Directeur du Collège, avec une équipe éducative très vivante. Les structures étaient les mêmes (cours primaires et 1er cycle), mais il n’y avait plus de prêtre-professeur.
Par contre, on ouvrit un foyer pour les élèves qui pouvaient désormais suivre le 2nd cycle au lycée Saint-Joseph d’Ustaritz.

En 1984 M. Lopez fut le premier directeur Laïque de la structure. L’année 1989 marqua le départ des derniers petits séminaristes, l’établissement devenant mixte.

M. Christian Dupin a été notre chef d’établissement de 2001 à 2013. Grâce à lui, le collège a subi une très grande rénovation intérieure et extérieure.

Enfin, depuis 2013, M. Francis Errandonea est devenu le chef d’établissement du collège, suivi par Mme Pantxika Lopepe depuis la rentrée 2020.